Bon je reconnais, le titre est présomptueux, mais j'ai quand même eu envie de l'utiliser après ces nombreux essais de soupe de miso et le résultat obtenu récemment que j'ai beaucoup apprécié. L'avantage avec cette recette, c'est que l'on peut laisser aller sa créativité et que l'on peut l'adapter en fonction de ce que l'on a dans son frigo. J'ai découvert le miso en arrivant au Québec ce qui peut paraître paradoxal, car c'est un produit originaire du Japon. La raison est simple : nous avons au Québec probablement le meilleur producteur de miso d'Amérique du Nord, voir de plusieurs continents à l'exception de l'Asie : Aliments Massawippi. Et je peux l'acheter entre autre grâce à une association qui permet à des consommateurs d'acheter de nombreux produits locaux : le Marché de Proximité. Ces petites publicités étant faites, je vais pouvoir vous présenter la recette qui mélange du cuit, du presque cru et du cru, chose que j'aime faire, tant pour le côté santé que pour la texture des aliments.
Voici les ingrédients que j'ai utilisés pour cette recette :
- Quelques branches de chou kale
- quelques oignons verts
- quelques brins de coriandre
- un demi radis noir
- plusieurs poignées de tomates séchées (il n'y en n'a pas assez sur la photo)
- des champignons, ici des pleurotes
- 2 petits oignons
- 2 gousses d'ail
- des algues aramé
- une cuillère à thé rase de gingembre en poudre
- une demie cuillère à thé d'épices tandoori ou bien un quart de cuillère à thé de piment en poudre
- une cuillère à thé bombée de miso brun
Les étapes de cette recette sont les suivantes :
- Émincer les oignons blancs et l'ail et les faire revenir dans une casserole dans de l'huile d'olive quelques minutes en mélangeant régulièrement.
- Ajouter les feuilles de chou kale que l'on aura séparé de la tige et détaillé en lamelles. On peut garder celles-ci pour un jus vert ou le mettre au compost. Faire revenir quelques minutes en mélangeant régulièrement.
- Ajouter les épices et les faire revenir 1 minute en mélangeant continuellement.
- Ajouter le radis noir coupé en petits dés de 1 cm.
- Ajouter 0,5 à 0,75 litre d'eau.
- Lorsqu'elle frémit, ajouter les algues aramé, les tomates séchées coupées en morceaux de 1 cm de coté et les champignons détaillés en petit morceaux. Les champignons peuvent être mis plus tard s'il s'agit de champignons plus tendres.
- On peut laisser mijoter plusieurs dizaines de minutes : ce qu'on perd en nutriment, on va le gagner en saveur et en profondeur de goût.
- 3 ou 4 minutes avant de servir, ajouter les oignons verts coupés en tronçons.
- Juste avant la fin de la cuisson, ajouter les feuilles de coriandre (personnellement je mets tout : feuilles et tiges).
- Lorsqu'on retire la casserole de la source de chaleur, on peut retirer un peu de bouillon et diluer le miso dedans. On peut ajouter le miso dilué dans la casserole ou directement dans les bols.
Cette soupe est très complète et se suffit largement à elle même comme repas. Tous les goûts sont présent si on ajoute le jus d'un quart de citron dans son bol et ils sont renforcés par la présence des tomates séchées et du miso qui apporte ce 5ème goût qui est l'unami (le mot "umami" vient du mot japonais qui signifie "goût savoureux"). Comme je l'ai dit en introduction, on peut se laisser aller et omettre ou ajouter des ingrédients en fonction de sa créativité et plus prosaïquement de ce qu'on a dans son frigo. On peut par exemple ajouter du tofu mariné (dans une marinade faite à base de miso par exemple) ou du kimchi, de la choucroute ou du céleri rave ou tout ce qui nous passe par la tête et qui nous semble bien aller avec le reste des ingrédients. J'aime particulièrement cette soupe en hiver, car elle ne cuit que très peu certains aliments et elle nous apporte réconfort et chaleur. Pour finir, je vais donner un petit truc qui peut s'appliquer à de nombreux plats. Pour une soupe encore plus savoureuse, le mieux est de la préparer la veille : les saveurs vont se mélanger lorsque le plat vous attendra au frigo et vous n'aurez plus qu'à le réchauffer et le déguster le moment venu. Il faut pour cela ne pas mettre le miso dans la soupe qui sera réchauffée avec tous les autres ingrédients et le rajouter au dernier moment.
Le miso, quésaco ?
Le miso (prononcé "misso" au Japon) est une pâte fermentée faite de soja, d'une céréale comme le riz, l'orge ou le sarrasin, d'eau, de sel et d'un ferment appelé koji. Le miso est très salé, a une haute teneur en protéines et est très goûteux. Comme tous les aliments fermentés, il faut bien sur l'acheter non pasteurisé, car sinon il perd toutes ses propriétés bonnes à la santé. Il est utilisé au Japon depuis le VIIe siècle et aurait été introduit à cette époque par un moine bouddhiste chinois depuis la Chine où le jiàng, pâte de soja fermentée, serait connu depuis environ 2500 ans. Le miso a même fait partit du salaire des fonctionnaires japonais du VIIIe siècle. J'ai envie de terminer par une citation tirée de l'excellent livre de recettes de Suzanne Dionne : "Le miso plus qu'un aliment ... la vie" , probablement le seul livre de recette en français exclusivement sur le miso dont voici les détails. La citation est celle du Dr. Shinichiro Akizuki, Directeur de l'hôpital Saint Francis, Nagasaki entre 1965 et 1980, cité dans Shurtleff et Aoyagi, "The Book of Miso", 1983. :
"Il me semble bien que le miso puisse être une des composantes les plus importantes de l'alimentation d'un individu… J'ai pu observer que, à de rares exceptions près, les familles consommant du miso sur une base quotidienne ne sont presque jamais malades… En prenant du miso chaque jour, on améliore sa constitution physique et on développe ainsi une résistance aux maladies. Je suis convaincu que le miso se classe parmi les médecines de la plus haute gamme possible : celles qui aident à prévenir les maladies et qui renforcent le corps lorsqu’on les pratique au quotidien."